Posologie
Tuberculose (1, 2, 3) :
Enfants < 1 mois : 10 mg/kg/jour en 1 prise
Enfants > 1 mois : 10 à 20 mg/kg/jour
Max: 600 mg/jour
Lèpre (1, 3) :
10 mg/kg 1 fois/semaine
Infections graves à germes Gram – ou Gram + (1, 3) :
Nouveau-nés : 15 à 20 mg/kg/jour en dehors des repas
Nourrissons et enfants : 20 à 30 mg/kg/jour en 2 prises en dehors des repas
Prophylaxie des méningites à méningocoque (1, 2) :
Nouveau-nés : 10 mg/kg toutes les 12 heures pendant 48 heures
Nourrissons et enfants : 20 mg/kg toutes les 12 heures pendant 48 heures
Dose maximale : 600 mg/jour
Général

Indications
Ce médicament est indiqué dans :
- Le traitement de la tuberculose,
- Le traitement de la lèpre,
- Le traitement des infections graves à germes Gram + ou Gram -,
- La prophylaxie des méningites à méningocoques.
Classe pharmacologique
Antibiotique antituberculeux
Liste
1
Classe ATC
J04AB
Spécialités existantes
Rifadine® 300 mg gélule, 100 mg/5 ml suspension buvable
Rimactan® 300 mg gélule
Approvisionnement
Matière première non disponible.
Il existe une forme adaptée à l’enfant, la réalisation de gélules doit donc être motivée.
PCP
Pharmacopée européenne: OUI

C.I.

Contre-indications
Ce médicament est contre-indiqué en cas:
- D’hypersensibilité aux rifamycines,
- De porphyrie,
- D’association avec les inhibiteurs de protéases boostés par ritonavir, le praziquantel, le télaprévir ou le voriconazole.
Interaction
La rifampicine est déconseillée en association avec de nombreux médicaments du fait de son action inducteur enzymatique.
Cet effet inducteur s’observe dès la posologie de 600 mg/jour, il se développe en quelques jours, atteint son maximum en 3 semaines environ et se maintient 1 à 4 semaines après l’arrêt de la rifampicine.
La rifampicine est donc déconseillée en association avec l’aprépitant, atorvastatine, bocéprevir, bosentan, dabigatran, dronédarone, fentanyl, fluconazole, inhibiteurs des tyrosine kinases, itraconazole, kétoconazole, midazolam, néviparine, nimodipine, quétiapine, quinine, posaconazole, ranolazine, simvastatine, télithromycine, oestroprogestatifs et progestatifs contraceptifs, ivacaftor, miansérine, sertraline et vémurafénib.

Précautions d'emploi

Les patients ayant une fonction hépatique altérée ne doivent prendre de la rifampicine qu’en cas de nécessité absolue et sous surveillance médicale stricte. Chez ces patients, la fonction hépatique, doivent être surveillées avant l’initiation du traitement et pendant toute la durée du traitement toutes les 2 à 4 semaines.
Dans certains cas, une hyperbilirubinémie peut se produire dans les premiers jours de traitement.
Des cas de troubles de la coagulation ont été rapportés au cours de l’utilisation de rifampicine.
La prise de rifampicine peut décompenser une insuffisance surrénale latente ou compensée par un traitement corticoïde.

Effets indésirables

Les effets indésirables les plus fréquemment rencontrés sont:
- Une thrombocytopénie avec ou sans purpura, réversible si le traitement est suspendu,
- Maux de tête, étourdissements,
- Nausées, vomissements,
- Diarrhée,
- Épisodes fébriles, frissons
- Coloration anormale (jaune, orange, rouge, brune) des dents, de l’urine, de la sueur, des crachats et des larmes. Elle peut colorer de façon permanente les lentilles de contact.
En cours de traitement, l’émergence de mutants résistants, en particulier de staphylocoques, est possible. En conséquence, une telle acquisition de résistance devra être recherchée lors d’un échec thérapeutique, afin, le cas échéant, de modifier l’antibiothérapie.
Des cas de réactions d’hypersensibilité systémique sévères, incluant des cas fatals tels que des syndromes d’hypersensibilité médicamenteuse avec hyper éosinophilie et symptômes systémiques (syndrome DRESS « Drug Rash with Eosinophilia and Systemic Symptoms »), ont été observés sous traitement anti-tuberculeux.
Il est important de noter que des symptômes précoces des manifestations d’hypersensibilité, comme la fièvre, une lymphadénopathie ou des anomalies biologiques (incluant une hyper éosinophilie, des anomalies hépatiques), peuvent survenir, bien que l’éruption ne soit pas évidente.
Si de tel signes ou symptômes surviennent, il convient d’indiquer au patient de consulter immédiatement son médecin.
Le traitement doit être interrompu si la raison de la survenue des signes et des symptômes ne peut être établie.
Des cas de réactions bulleuses graves, telles que le syndrome de Stevens-Johnson (SJS), le syndrome de Lyell (nécrolyse épidermique toxique ou NET), ont été rapportés lors de l’utilisation de ce médicament. Si des signes ou symptômes de SJS ou de TEN se développent, le traitement par ce médicament doit être immédiatement arrêté.

Mécanisme d'action

La rifampicine est un antibiotique de la famille des rifamycines dont le mode d’action est la formation d’un complexe stable avec la RNA polymérase des bactéries.
1. Antituberculeux majeur, la rifampicine
- Procure, à la posologie indiquée, des concentrations sériques bactéricides sur Mycobacterium tuberculosis quelles que soient les variations individuelles et les modalités de prise ;
- Exerce son effet bactéricide, à la fois sur les bacilles en phase de multiplication active et sur les bacilles quiescents (bacilles extracellulaires à multiplication lente et bacilles intracellulaires) ;
- Est régulièrement active sur M. leprae et M. bovis et les mycobactéries atypiques du groupe I (M. Kansasii…) et fréquemment active sur les autres bactéries atypiques.
- Sur le plan de la résistance du bacille tuberculeux :
– Rareté des résistances primaires (de l’ordre de 0,25 % en France).
– Absence de résistance croisée avec les autres antituberculeux.
– Moindre risque de résistance acquise (faible taux de mutants résistants en association).
2. Antilépreux majeur
3. Activité antibactérienne
Son activité et en particulier son effet bactéricide est le même, que les germes soient en position extra ou intracellulaire.

Surdosage

Les manifestations suivantes ont été décrites lors de tentatives d’intoxication:
- Sueurs,
- Vomissements,
- Coloration rouge des téguments et des urines en rapport avec la couleur de la rifampicine et l’hyperbilirubinémie,
- Foie palpable,
- Elévation modérée des phosphatases alcalines et des transaminases.
Des nausées, des vomissements, des douleurs abdominales, un prurit, des céphalées et un état de léthargie peuvent survenir rapidement en cas d’intoxication aigüe.
Une perte de connaissance peut survenir en cas d’atteinte hépatique sévère.
Des cas d’hypotension, tachycardie sinusale, arythmie ventriculaire, convulsions et arrêt cardiaque, certains d’évolution fatale, ont été rapportés.
Des œdèmes faciaux ou péri-orbitaux ont été observés.
Une dose toxique minimale n’a pas été établie et la dose minimale létale semble très variable notamment en fonction de l’existence de co-morbidités.
Conduite à tenir: en dehors des mesures habituelles en vue de l’élimination rapide du ou des produits ingérés, instituer un traitement symptomatique.

Ref.

Références bibliographiques
(1) Fabien Bruno. 2012. Doses maximales et doses usuelles en pédiatrie. 1ère édition. Paris. Les éditions porphyre. p. 129
(2) Carol k. Takemoto, Jane H. Hodding, Donna M. Kraus. 2016. Pediatric and Neonatal Dosage Handbook. 23ème édition. Wolters Kluwer. p. 1605
(3) CNHIM Centre National Hospitalier d’Information sur le Médicament. Mise à jour le 7/12/2018. Monographie de la Rifadine® 100 mg/5 ml suspension buvable, posologies [en ligne]. Disponible sur http://www.theriaque.org/apps/monographie

Prix et remboursement

Prix indicatifs
Les prix présentés sont uniquement à titre indicatif en tenant compte des dosages les plus fréquemment prescrits en préparation magistrale pédiatrique.
Ils sont TTC et calculés en fonction du coût des matières premières, des articles de conditionnement ainsi que du coût de la main d’œuvre et sont susceptibles de varier d’une pharmacie à l’autre.
30 gélules à 200mg : Entre 40€ et 45€
30 gélules à 600mg : Entre 60€ et 70€